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mardi 3 mai 2011

Les hôtels

750 euros pour 12 à 15 m², toilette sur le palier, pas de douche, un petit lavabo et 50 euros de plus si on veut faire la cuisine : on râle après ces marchands de sommeil dont les hôtels sont souvent montrés du doigt par la presse. Dans le 18e ils sont nombreux et quelques-uns de nos patients sont logés chez eux.
En effet en sortant du foyer, pas de solution de logement: H.L.M. avec une liste d'attente sans fin, et même si quelques patients ont de l'argent et une tutelle en garantie il n'existe pas d'agence immobilière ou de propriétaire privé qui leur fera confiance. Personne ne veut du fou chez soi ou dans l'immeuble que l'on gère.
Est-ce une question de méconnaissance  ou de peur d'une personne différente ?
Pourtant notre équipe s'engage à faire des visites à domicile et est joignable par téléphone tous les jours si besoin. Rien n'y fait. Alors on continue à mettre nos anciens résidents dans les hôtels qui, malgré leurs défauts, sont les seuls à les acceuillir sans préjugés ni discrimination. On en connait quelques-uns dans une rue près du foyer. Les gérants sont profondément humains et accueillants et quand on doit intervenir suite à une recrudescence des troubles psychiques, ils n'en tiennent pas rigueur au patient, même si l'on a fait intervenir les pompiers et acceptent de continuer à louer la chambre.
Je ne veux pas dire dans cet article que les malades mentaux doivent passer en priorité pour le logement avant tous les autres, mais s'il y avait plus de construction de foyers, de maison relais, de maisons communautaires, de maisons d'accueil spécialisées etc... on ferait d'une pierre deux coups: un logement et un suivi des soins de proximité.

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