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samedi 14 mai 2011

notre lilly nationale déboule dans le bureau et s'exclame "comme je parle au pluriel tout le monde pense que je suis communiste"...et dans la foulée elle nous tend une lettre a faire suivre a son tuteur ou elle fait don de un million d euros au parti....lilly ne rêve-t-elle pas d un monde meilleure pour elle et tous les autres ou moyennant un peu d argent(un million d euros c est pas rien!!!) leurs difficultés de vie serait prisent en compte par les politiques?.............
en esperant que le rêve devienne réalité....
bien évidemment le million d euros n a pas été débloqué....

mardi 10 mai 2011

la tele me parle

Antoine qu'on vous a présenté nous éteint souvent la télé. En effet elle lui parle et ça l'angoisse énormément. Alors quand il a entendu parlé de la visio-conférence qui pourrait etre mise en place avec la nouvelle loi par les juges des libertés pour entendre un patient hospitalisé, il a poussé un cri du coeur en me disant : eh bien moi si il faut parler à la télé je suis pas pret de sortir. 

mardi 3 mai 2011

Portrait: Jeff

Jeff est un jeune schizophrène de 25 ans qui est arrivé au foyer après un parcours d'hospitalisations en psychiatrie chez les ados puis chez les adultes. Jeff a une mère délirante également suivie en psychiatrie chez les adultes depuis ses 40 ans. Le père, on ne sait pas.
Quand sa mère avait ses crises, elle mettait son fils dehors, le laissait dormir sur le paillasson et ceci depuis qu'il avait 12 ans. Jeff était receuilli par les voisins le temps que la mère se calme, puis tout allait bien pendant quelques mois. Les rapports était apaisés, c'était le meilleur fils au monde. Elle lui fêtait un joyeux Noël en avril et son anniversaire avec 3 mois d'avance. Jeff supportait tout cela avec résignation.
Bien sûr, à l'adolescence, Jeff a commencé à avoir des troubles: échec scolaire, hallucinations auditives, angoisses majeures qu'il calmait souvent avec de l'alcool ou du shit, ceci entrainant une prise en charge psychiatrique.
Au foyer, il a d'abord trouvé une équipe qui ne le rejetait pas, essayait de faire un projet de vie avec lui pour l'avenir, et qui essayait de le comprendre quand il arrivait alcoolisé tout en le recadrant.
La mère, toujours là, continuait ses crises, ses rejets, Jeff en avait l'habitude. Mais la grosse différence c'est qu'il avait un endroit à lui pour se réfugier. Quand il nous parlait de ce qu'il ressentait vis à vis de sa mère, il nous disait "on n'en a qu'une" avec un ton plein de sous entendus.
Après le foyer il a été logé a l'hôtel, mais au bout de quelques mois et malgré sa présence quotidienne au club, la solitude lui a pesé et les voix et l'angoisse sont réapparues.
Alors, on a fait un autre projet qui tient toujours: il est actuellement dans une maison d'accueil spécialisée dans Paris depuis 2 ans et il va très bien. Il vient régulièrement nous voir pour dire bonjour. Sa mère continue de lui fêter Noël en juillet mais ça à l'air de lui poser moins de problèmes.

Les hôtels

750 euros pour 12 à 15 m², toilette sur le palier, pas de douche, un petit lavabo et 50 euros de plus si on veut faire la cuisine : on râle après ces marchands de sommeil dont les hôtels sont souvent montrés du doigt par la presse. Dans le 18e ils sont nombreux et quelques-uns de nos patients sont logés chez eux.
En effet en sortant du foyer, pas de solution de logement: H.L.M. avec une liste d'attente sans fin, et même si quelques patients ont de l'argent et une tutelle en garantie il n'existe pas d'agence immobilière ou de propriétaire privé qui leur fera confiance. Personne ne veut du fou chez soi ou dans l'immeuble que l'on gère.
Est-ce une question de méconnaissance  ou de peur d'une personne différente ?
Pourtant notre équipe s'engage à faire des visites à domicile et est joignable par téléphone tous les jours si besoin. Rien n'y fait. Alors on continue à mettre nos anciens résidents dans les hôtels qui, malgré leurs défauts, sont les seuls à les acceuillir sans préjugés ni discrimination. On en connait quelques-uns dans une rue près du foyer. Les gérants sont profondément humains et accueillants et quand on doit intervenir suite à une recrudescence des troubles psychiques, ils n'en tiennent pas rigueur au patient, même si l'on a fait intervenir les pompiers et acceptent de continuer à louer la chambre.
Je ne veux pas dire dans cet article que les malades mentaux doivent passer en priorité pour le logement avant tous les autres, mais s'il y avait plus de construction de foyers, de maison relais, de maisons communautaires, de maisons d'accueil spécialisées etc... on ferait d'une pierre deux coups: un logement et un suivi des soins de proximité.