tag:blogger.com,1999:blog-86749968894036135852024-03-14T09:50:18.271+01:00Chroniques du club 18Ce blog retrace le quotidien du Club 18, structure d'accueil dans le 18ème arr. de Paris destinée aux personnes ayant un parcours d'hospitalisations psychiatriques et d'exclusion sociale.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.comBlogger41125tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-19459186374183006072012-07-18T16:00:00.000+02:002012-07-18T16:03:03.586+02:00Mémoire du quotidien...<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Ce travail a été écrit
dans le cadre d’un diplôme universitaire par une éducatrice spécialisée du
foyer la Chapelle.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Prologue<o:p></o:p></span></b><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Ça y est !
Lucette a enfin une chambre d'hôtel depuis quinze jours. Cette chambre tant
attendue, fin de ce long parcours au cours duquel se sont succédées nuits
d'hospitalisation et nuits en foyer.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Deux années pour
que les équipes du CMP, de l'hôpital et du foyer arrivent à finaliser ce
projet. Lucette est heureuse, elle a enfin sa chambre : elle va pouvoir y
accrocher les rideaux rouges dont elle nous a tant parlé et punaiser aux murs
ses photos, souvenirs d'un temps révolu.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Travail de longue
haleine pour tout le monde... Cela fait maintenant quinze jours que Lucette
dort toutes les nuits sur les fauteuils du Club...<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Introduction<o:p></o:p></span></b><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">J'ai choisi de
rédiger cet écrit sous forme de vignettes cliniques à partir de situations
vécues dans le Club où, d'une part, je travaille et où, d'autre part, je suis
adhérente.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Cet écrit se
divise en cinq parties. Une première partie au cours de laquelle je présente
l'origine, l'histoire et le fonctionnement des clubs et plus particulièrement
le « Club 18 » dont il sera question dans les quatre parties
suivantes. Ces parties suivent le déroulé d'une journée au Club.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le matin avec les
diverses demandes que peuvent avoir les adhérents du Club – adhérents que je
désignerai par les terme <i>Clubistes</i>. Puis l'élaboration du déjeuner
communautaire. Ensuite, vient l'après-midi avec les diverses activités : je
rapporte ici plus particulièrement un tournoi de pétanque organisé avec tous
les acteurs de la psychiatrie du XVIII<sup>e</sup> arrondissement de Paris. Et,
pour finir, la soirée.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Tous les
événements que je rapporte n'ont évidemment pas eu lieu le même jour mais pour
une meilleure fluidité de mon écrit, je fais comme si...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Cette réflexion a
pour but, d'une part, de montrer que comme le concevait Esquirol, élève de
Pinel, l'hôpital – intra comme extra – peut être un lieu de soins et pas
seulement d'enfermement. Et, d'autre part, montrer que les malades sont des
sujets responsables, capables de se gérer et qu'ils peuvent ainsi retrouver une
dignité parfois perdue.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">A) À propos ds clubs
thérapeutiques<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;"><o:p> </o:p></span><b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">1) Naissance des
premiers clubs<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le premier
« Club » est apparu en temps de guerre. De 1940 à 1944, pendant
l'Occupation, la population française connaît de fortes restrictions
alimentaires et 40 000 malades hospitalisés en mourront.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Cependant, à la
clinique de Saint-Alban, au cœur du Massif central, médecins et malades
s'organisent, avec l'appui de la population, pour survivre. Tous ensemble, ils
bêchent la terre, la cultivent et récoltent ainsi des denrées alimentaires.
Grâce à cet acte de solidarité, tous les patients ont survécu.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">François
Tosquelles, psychiatre catalan contraint de fuir l'Espagne franquiste, rejoint
Saint-Alban en 1941. Il apportera au travers d'un ouvrage de Hermann Simon
l'idée « qu'il faut à la fois soigner l'établissement et soigner chaque
malade, auquel il convient de rendre initiative et responsabilité, en
multipliant les occasions de travail et de créativité ».<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>En effet Hermann Simon s'est beaucoup
interrogé sur les conditions de passivité dans lesquelles étaient maintenus les
patients, qu'il ne servait à rien de pratiquer des activités qui sont justes de
l'<i>occupationnel</i> et qu'il est important de les responsabiliser.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les clubs
permettent l'émancipation des malades car les activités doivent leur donner
l'occasion d'entretenir un lien avec le monde réel. Jean Ayme, dans son <i>Essai
sur l'histoire de la psychothérapie institutionnelle</i>, explique que dans
l'immédiat après-guerre, se sont regroupés des hommes tels que Lucien Bonnafé,
Georges Daumézon, Henri Duchêne, Jacques Lacan, François Tosquelles... qui ont
travaillé autour d'une « psychothérapie prenant pour support la vie
quotidienne et la convivialité avec les schizophrènes ».<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Jean Ayme écrit,
à ce sujet, dans la <i>Revue pratique de psychologie de la vie sociale et
d'hygiène mentale</i> (1958) un texte intitulé <i>Les associations et les clubs
thérapeutiques dans les établissements psychiatriques</i> (page 37) :
« Toutes ces activités vont dans le sens de la lutte contre
l'anéantissement de l'individu par la névrose ou la psychose. […] C'est par la
prise de responsabilité au sein d'une organisation démocratique qu'ils peuvent
recouvrer un comportement d'adulte qui réalise leur guérison sociale ».<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Du travail et des
réflexions de tous ces hommes sont nés dans de nombreux établissements
psychiatriques des Clubs thérapeutiques dont le Club 18.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;"><o:p> </o:p></span></b><b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">2) Le Club 18<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">« Ce qui
compte avant tout dans le domaine de la psychiatrie, c'est de maintenir le
principe que ce que nous essayons de créer, ce sont des dispositifs concrets
indispensables pour sauvegarder une « vie quotidienne » suffisamment
riche, hétérogène, feuilletée, garantissant une ambiance suffisamment
bonne. » Jean Oury, <i>Psychiatrie et clubs thérapeutiques</i>, novembre
2000.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">a) création<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le Club 18 a été
créé au terme d'une réflexion menée par l'équipe pluriprofessionnelle
intervenant au sein du Foyer postcure La Chapelle, en partant du constat que
les problématiques des personnes psychotiques et leur « être
autrement » les conduisent très souvent à l'isolement social.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Aussi l'équipe a
mis en place un Club proposant différentes activités (en interne et en externe)
afin de briser l'isolement, de restaurer des liens sociaux et de rendre
possible un espace de partage pouvant permettre une meilleure resocialisation à
des adultes invalidés par la maladie psychique.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">b) fonctionnement<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le Club 18 est un
espace communautaire et de sociabilité ouvert aux patients séjournant au Foyer
et ainsi qu'à ceux du XVIII<sup>e</sup> arrondissement sur avis médical.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les patients
s'inscrivent au Club moyennant une cotisation mensuelle de 30 €. Cette
cotisation leur donne accès à un dispositif interne comprenant : un déjeuner
communautaire quotidien, un accès aux douches, au téléphone, à la laverie ainsi
qu'à une « banque ». Cette dernière leur permet d'obtenir un prêt de
dépannage quand ils en ont besoin.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Ce dispositif
facilite la circulation et les échanges entre les patients, et vise à limiter
la précarisation et l'isolement de sujets peu autonomes. Le Club favorise
également l'interactivité avec les autres institutions et propose une
inscription dans la vie sociale et sportive de Paris.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">D'autre part, le
Club 18 propose à ses adhérents des sorties régulières et des week-ends
associatifs en dehors de la<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Capitale
dans un esprit de détente et de convivialité qui permettent de sortir du
quotidien et de briser l'isolement.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les membres de
l'équipe pluridisciplinaire sont eux aussi, s'ils le souhaitent, adhérents au
Club 18 et partagent les diverses tâches communautaires.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Au foyer, nous
avons une toute jeune secrétaire, Marine, qui n'a jamais reçu de formation à la
psychiatrie ; cependant, le midi lors de l'élaboration du repas, elle n'hésite
jamais à donner un coup de main et à se restaurer avec les clubistes. Dans son
bureau, il y a une chaise vide ; elle est souvent occupée par les uns ou par
les autres qui viennent réclamer un timbre, une enveloppe... et s'installent
dessus pour discuter avec Marine, déposer leur délire dans le bureau.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Marine est, selon
moi, la meilleure illustration que la fonction soignante ne dépend pas des
diplômes mais de la « potentialité soignante » de chacun et, ce,
quelle que soit sa fonction.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">B) Pas le temps
de boire un café !<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">7 H. J'arrive
devant la porte du foyer, le jour n'a toujours pas pointé le bout de son nez,
il fait froid. Et qui j'aperçois bien trop peu couverte pour la saison devant
la porte ? Sabrina ! Sabrina sait pertinemment que le Club commence à 8 H. Elle
vit depuis peu dans un hôtel au mois. Pour elle, c'est difficile, trop de gens
lui veulent du mal à l'extérieur. Avec une heure d'avance, Sabrina vient se
réfugier entre les murs apaisants de l'Institution.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">J'arrive dans le
bureau d'équipe, le manteau toujours sur le dos, avec pour seul projet de boire
un café lorsque John entre et sans un bonjour « Est-ce qu'on peut appeler ma
tutelle ? 20 Euros par semaine, ça ne me suffit pas pour vivre ».
Effectivement, c'est vraiment peu, mais non sans ironie, j'explique à John que,
à cette heure matinale, les tutrices sont encore dans les bras de Morphée ou
alors devant un bon bol de café. J'assure à John que nous l'appellerons dans la
matinée pour essayer d'obtenir un peu plus d'argent.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">À peine ai-je le
temps de mettre l'eau dans la cafetière que Lilly arrive paniquée
« Pouvez-vous m'aider ? J'ai eu une amende dans le métro car n'ayant pas
d'adresse stable, je n'ai pas droit à la carte Émeraude ». « OK ! Je
me fais couler un café et j'écris – pour la énième fois – au médiateur de la
RATP. »<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Lorsque je
caresse enfin l'espoir de terminer la préparation de ce café tant attendu, Jojo
arrive tout heureux : hier il est allé à la CAF (Caisse d'Allocations
Familiales) retirer un dossier DALO (Droit Au Logement Opposable) et il
aimerait bien qu'on le remplisse... Moi, c'est ma tasse de café que j'aimerais
bien remplir !<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">À peine 7 H 30 et
les demandes continuent de fuser :<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">« Je peux
dormir ici cette nuit ? L'hôtelier ne veut pas mettre le chauffage cet hiver
! »<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">« Vous
auriez cinq centimes ? Une clope ? »<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">« Je peux
prendre une douche ? C'est trois Euros à l'hôtel . » (Forcément, avec
20 Euros par semaine, si l'on met trois Euros par jour pour une douche, pas
besoin d'avoir fait Sciences-Po pour constater qu'il ne reste pas grand
chose...)<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">En essayant de
répondre à toutes ces demandes matinales, je continue la préparation de ce café
qui se fait de plus en plus nécessaire. Sur ce, Mehdi arrive dans le bureau en
me brandissant un portefeuille (qui s'avère être celui qu'Adeline, une
infirmière, a perdu quelques jours plus tôt). Il me dit qu'il vient de le
trouver. Je le remercie en lui assurant qu'Adeline va être ravie qu'il l'ait
retrouvé. Mehdi quitte le bureau puis revient quelques instants après, l'air un
peu intimidé : « Vous pourrez dire à Adeline que je lui rendrai les vingt
Euros et les deux tickets de métro plus tard... » Belle preuve d'honnêteté.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Mehdi est en
rupture de liens avec sa famille et aucune structure ne peut/veut l'accueillir.
Que va-t-il devenir ? Où va-t-il aller ? Le cercle vicieux : foyer/ hôtel
miteux/hospitalisation. Mehdi aime la musique, il est toujours prêt à rendre
service mais Mehdi a un problème : il est fou...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">De cette folie
qui peut faire peur, qui dérange. Ce n'est pas que Mehdi n'a pas sa place dans
la société, c'est la société, qui apprécie tant les cases, qui n'en a pas pour
Mehdi à qui il manque « une case ».<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">C'est là la
fonction des clubs qui par la gestion de la vie quotidienne met en marche la
machine à resocialisation pour aider les patients à « recoller » à la
réalité et aux lois de fonctionnement de la Cité. Mehdi a de lui-même réalisé
qu'il ne pouvait pas rendre ces vingt Euros qui ne sont pas les siens et, ce, à
7 H 50. Allez, je lui offre un café...<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Mehdi, au cours
de son séjour au foyer, n'a pas toujours respecté les règles – pourtant peu
nombreuses – inhérentes au bon fonctionnement de la vie communautaire : vol de
nourriture, prises de bec avec d'autres, consommation de cannabis, etc. Malgré
tout, nous – l'équipe – avons toujours montré à cet homme que nous étions
suffisamment <i>contenants</i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>quand
bien même il essayait d'altérer notre confiance.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Notre travail
s'appuie sur un support solide en vue d'une reconstruction psychique et est un
rempart contre la démolition psychotique.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">La confiance des
patients envers le soignant n'est pas innée ; ils ne connaissent que trop bien
les rouages de la séparation voire même de la rupture et des liens que l'on
noue et dénoue. À nous professionnels dans notre travail de prendre le problème
à l'envers : à nous d'avoir confiance en ces personnes invalidées par la
maladie psychique. Faire confiance ne signifie pas, bien évidemment, laisser
faire n'importe quoi. Faire confiance, c'est aussi redonner confiance en soi à
des personnes abîmées par la vie.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">L'outil
« Club », et les responsabilités que chacun peut prendre au sein de
celui-ci, peut s'avérer une bonne <i>médiation</i> comme nous allons le voir
dans la suite de cet écrit.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">C'est sur des
situations du quotidien que repose notre travail. Nous vous faisons confiance ;
nous savons que vous êtes en capacité de... ; nous allons vous aider, vous
accompagner dans la prise de conscience de ce que vous avez en vous...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">C) Pas nécessaire
d'avoir du caviar pour bien manger<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Midi, deux
patients reviennent de faire les courses. Aujourd'hui, c'est raclette. Ils nous
ont rapporté quinze kg de pommes de terre et un seul paquet de fromage ! C'est
pas grave, quelqu'un court au supermarché et rectifie.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Arrive le temps
de la préparation du repas et j'ai un peu peur car je suis de cuisine avec
Benoît qui est rentré hier d'hospitalisation. Je n'arrive pas à m'enlever de
l'esprit ce qui s'est passé la dernière fois que je l'ai vu.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Je m'explique :
ce fameux soir, Benoît a hurlé pendant plus de trois heures, s'est arraché les
cheveux, nous a supplié de l'aider, il n'en peut plus, il veut qu'on arrête
cette « salope qui le viole » - à des moments, c'est une personne du
foyer, à d'autres elle est dans sa tête. Il se débat, veut mourir. Nous fermons
les fenêtres pour prévenir le pire. Il n'en peut plus. Nous sommes trois pour
le contenir alors qu'il ne pèse pas plus de cinquante kg. Il nous supplie de
l'emmener à l'hôpital, loin de cette « pute de chienne qui lui a fait du
mal, qui lui a volé son cœur, qui le viole la nuit ».<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Il inonde d'eau
sa chambre (de quoi est-ce qu'il la lave ? La purifie-t-il ? Rite mystique ?) ;
il est à bout de souffle, mais où puise-t-il la force de hurler ? Sa voix, sa
souffrance envahissent tous les étages du foyer. Le temps s'est arrêté, les
autres <i>clubistes</i> s'inquiètent pour ce petit gars qui va si mal.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Au cours de cette
soirée, mon cœur s'est déchiré, mon « professionnalisme » a été plus
qu'éprouvé, mes tripes se sont tordues et mes nerfs étaient à bout eux aussi...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Et nous voilà une
semaine plus tard : ce face-à-face m'inquiète un peu mais il faut bien la
préparer cette raclette. J'enfouis mes craintes dans un coin de mon cerveau et
on y va. Benoît est un jeune schizo qui ne peut rien faire seul. Il peut
hésiter plusieurs minutes sur des alternatives très simples : choisir entre un
thé ou un café provoque chez lui tremblements et angoisses incontrôlés. Et le
voilà devant son plateau de charcuterie à se demander comment faire pour
présenter jambon et bacon.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">L'angoisse monte,
les tremblements sont de plus en plus violents... Benoît dit qu'il n'y arrivera
jamais ; une collègue l'apaise et lui dit qu'il est tout à fait capable de préparer
le plateau. Benoît s'y met et... y prend goût. Il prépare tous les plateaux. Un
petit pas pour le déj. Raclette mais un pas immense pour Benoît qui a le
sourire jusqu'aux oreilles, surtout que tous les clubistes le complimentent.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le déjeuner suit
son cours, on plaisante, on se raconte des blagues, Lucette quitte la table en
hurlant, Raymond ne supporte pas les postillons de son voisin et Jojo nous dit
être heureux car c'est le plus beau repas de sa vie. Lilly nous fait part de
ses intenses réflexions telles que : « Les pigeons eux au moins ils sont
fidèles car ils changent jamais de pigeonne... » ou encore « Les
albinos noirs sont en voie d'extinction... ».<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les repas du Club
sont des moments de vie très animés, rythmés par la maladie de chacun mais aussi
par les différents rapports humains qui interagissent dans toutes ces
situations de vie collective.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Parfois, pendant
le repas, la télévision reste allumée, les infos défilent et lorsqu'un homme
politique s'adresse aux Français, Cécile s'agace : « C'est à moi qu'il
fait des clins d'œil ce... [je ne transcrirai pas le terme employé...] ? »
« Mais non, il s'adresse à la France. » « Qu'il arrête de me
faire des clins d'œil alors ! »<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">C'est à ce moment
que Oliver décide de proposer une fête :<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- On pourrait faire
une fête ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- Une fête
pourquoi ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- Je sais pas<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- pour votre
anniversaire ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- Je sais pas,
juste une fête, mais une fête où on ne mange pas de tête de veau.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- OK ! Vous
voulez la faire quand votre fête ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">- Je sais pas,
faut voir avec l'armée...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Des fois, ce
n'est vraiment pas facile de décrypter mais de cette discussion est née l'idée
de faire une fête du Club. Depuis, nous organisons cette fête tous les ans.
Chacun prépare quelque chose à manger et, bien évidemment, personne n'a jamais
fait l'affront à Oliver d'apporter de la tête de veau.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Après le repas,
différentes activités sont proposées selon les envies et humeurs de chacun :
sortie à l'extérieur, tournoi de pétanque ou de billard, visite de musée ou
jeux de société.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">C'est à ce moment
que notre Lilly nationale propose de me tirer les cartes. N'étant pas
particulièrement adepte des prémonitions, je refuse mais Lilly insiste
tellement que je finis par accepter.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Après un rituel
de cartes battues, comptées, retournées, auquel je ne comprends pas grand
chose, la sentence tombe : je vais devoir faire attention à ma santé, ma vie
sentimentale sera un fiasco mais, bonne nouvelle, je serai riche... Dans ce
cas, il va falloir que j'envisage une réorientation professionnelle !<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">D) J'ai pas perdu
la boule<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Cet après-midi,
c'est tournoi de pétanque inter-structures du XVIII<sup>e</sup>. Tous les
acteurs de la psychiatrie y sont conviés, soignants comme patients.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Au Club 18, tous
les ans, le 15 août, est organisée une journée pique-nique/pétanque. Cette
année, le médecin responsable du foyer a eu l'idée d'organiser, dans le cadre
de la semaine de déstigmatisation de la santé mentale, un grand tournoi de
pétanque. Il a été intitulé « J'ai pas perdu la boule ».<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Depuis plusieurs
semaines, les structures sont en effervescence. Réunion pour la logistique,
après-midi d'entraînement, etc. Trois équipes de trois joueurs chacune
représentent le Club 18. Le grand jour est enfin arrivé, nous quittons les
locaux du Club gonflés à bloc. Pour nous distinguer, nous avons entouré nos têtes
de turbans en velours du meilleur goût [à noter ici, une pointe d'ironie]. ;
même les plus réticents se prêtent au jeu.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les arbres qui
bordent les terrains ont été ornés de guirlandes et tout les participants se
pressent autour de la cafète. Les verres débordent de café, Coca et autres
sodas... L'ambiance est à la fête avec une pointe de compétition car les lots
en font rêver plus d'un : un vidéo-projecteur, un blinder, une machine à café
et un gaufrier...<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le tournoi
commence. Je joue avec Gérard et Marie-France. Pour nous, ce n'est pas gagné
malgré plusieurs explications : Gérard n'a pas l'air de saisir les règles,
Marie-France a mal à la hanche et on ne peut pas dire que je m'adonne à la
pétanque tous les week-ends... Ce n'est pas grave car motivation et envie de
passer du bon temps sont bien présentes.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">De tous côtés, on
entend les boules s'entrechoquer et les cris des supporters qui soutiennent
leurs équipes avec entrain. Tous les participants sont fairplay. Avec ses
caméras, un CATTP ( Centre d'Activités Thérapeutiques à Temps Partiel) ne rate
pas une miette des matches ; les journalistes de <i>Télébocal</i> interviewent
les différents participants. Interrogée, Marie-France confie à la caméra :
« Moi, je suis au Club 18. C'est difficile aujourd'hui de rester seule
dans son coin donc on se retrouve tous ensemble pour partager de bons
moments ».<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Les matches
s'enchaînent, les cris de joie des gagnants retentissent et les perdants sont
malgré tout heureux de la tournure de la journée. Les membres de l'Association des
boulistes du<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>XVIII<sup>e<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></sup>prodiguent leurs conseils. Les
habitants assistent à ce joyeux événement et questionnent les participants :
« Qui êtes-vous ? » ; « La psychiatrie » ; « Vous
n'avez pas l'air méchant ». Objectif, semble-t-il, atteint : les schizophrènes
ne sont pas des <i>Hannibal Lecter</i>...<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">L'après-midi
s'achève au son des harmonicas qui prodiguent des airs<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de guinguettes et quelques uns entament même
une danse folle pendant que d'autres se prenant par les épaules mêlent leur
voix aux notes sortant des instruments.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Tout le monde se
promet de renouveler l'expérience.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Retour au Club :
nous avons perdu nos matches mais pas notre journée...<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 15pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">E) La journée
touche à sa fin<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">La journée se
termine, le dîner est avalé, la partie de tarot s'achève et... petite tisane
pour tout le monde.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Le responsable de
ce temps tisane s'appelle Bernard. C'est un homme très renfermé : il ne
communique qu'avec très peu de personnes. Bernard a peur de tout et c'est à se
demander si même son ombre ne lui crée pas frayeur... Bernard a peur des gens
dans la rue, il a peur quand on parle trop fort. Il ne mange jamais au Club le
midi car nous y sommes trop nombreux ; il préfère le repas du soir, plus calme.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Lorsqu'il a été
suggéré qu'un adhérent soit responsable de la tisane du soir, Bernard, à la
grande surprise de tous, s'est<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>proposé
pour assurer la gérance – financière comme pratique – de ce temps apprécié de
tous.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Jean Oury, dans
une intervention à Bruxelles le 8 novembre 2002, a dit : « Pour lutter
contre la dimension aléatoire de l'Établissement, il est donc nécessaire de
développer en son intérieur une autre structure fonctionnant en relative
autogestion, permettant de développer des responsabilités multiples, à tous les
niveaux. Un schizophrène apragmatique peut alors assumer quelques
responsabilités ».<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Par cette prise
d'initiative, nous avons vu Bernard se redresser (littéralement) ; il est plus
serein et a pris une certaine confiance en lui. Bernard s'est réellement bien
débrouillé dans ses nouvelles responsabilités. Il est important de préciser
qu'il assure sa tâche tous les jours<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et
ne prend jamais de RTT.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Pour finir la
journée, nous regardons un film de kung-fu <i>La 36<sup>e</sup> Chambre de
Shaolin</i>. Un patient explique que quand il était jeune, il faisait du
kung-fu et un autre d'ajouter : « Moi je fais du kung-fou-fou... ».<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 13pt; mso-bidi-font-family: Mangal;">Qui peut
prétendre que les schizophrènes n'ont pas d'humour ?<o:p></o:p></span></div>Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-64132899597390311832012-05-16T10:30:00.000+02:002012-05-17T12:32:08.036+02:00de la pulsion à la pulsationNous préparons le repas dans la cuisine du Club18. L'ambiance est "bonne enfant" nous plaisantons de tout et de rien, la cuisine est en pleine effervescence et tout à coup Karine me dit : "j'ai eu une "pulsation" pour boire une bière. Mais j'ai pas fais". Je lui répond qu'elle a bien fait de résister à cette envie. Il faut parfois résister à ses pulsions en mettant son cœur à l'ouvrage !Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-74057121317578067612012-05-15T17:18:00.000+02:002012-05-17T12:33:04.088+02:00La somme des bréves de la SommeNous arrivons le vendredi 27 avril au gîte, Christophe est fou de joie de découvrir la maison, la salle de bain, les gallinacés...<br />
autour d'un repas les discussions émergent : <br />
- Hamed se pose des questions sur sa nationalité en l’occurrence qu'est ce qu'un français de souche ? Christophe de lui répondre qu'un français de" source" est une personne qui habite en France. Fatima de rajouter: "mes parents sont italiens et moi je suis d'Australie" .Julien grisé par le voyage en mini-bus voudrais une super 5 MAIS avec une intérieur de Mini.<br />
<br />
- Le samedi 28 nous allons à Cayeux-sur-mer où Christophe pense y faire des affaires car même les cigarettes sont moins cher qu'à Paris. Au restaurant il fait la remarque que le repas n'est pas très "esthétique" en effet en ce weekend pré-électoral les calories sont à l'honneur !!<br />
<br />
- Le dimanche 29 nous visitons plusieurs monuments les appareils photos crépitent, sur les belles battisses et sur le groupe, Guillaume immortalise ce moment convivial en shootant en rafale ce qui lui vaut le sobriquet de "paparasite ".<br />
<br />
- Le lundi 30, jour de départ et de ménage, Fatima ne veut pas faire grand chose. Son excuse : j'ai eu une hémorragie de la main gauche, mais elle est un peu scientifique.<br />
<br />
Pour finir en beauté, les intenses réflexions de Fatima : "dans la vie chacun son truc, on est tous différencié" et "quand j'ai problème de sommeil je le dis tout seul".<br />
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<br />Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-74009348663656196152012-01-24T16:12:00.000+01:002012-01-24T16:12:56.350+01:00Economie d'énergie !C'est dimanche, un stagiaire-éducateur a organisé un tournoi de console Wii !<br />
Course de karting au menu !<br />
Albert m'aide a préparé la console et les manettes avant d'entamer les festivités. <br />
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Nous avons pris l'habitude d'enlever systématiquement les piles des manettes de jeux afin d'éviter qu'elles ne se déchargent trop vite, et lorsque les piles sont vides, nous les rangeons dans un sachet spécial afin de les rapporter dans une boutique qui se charge ensuite du recyclage.<br />
<br />
Albert s'agite, il fouille partout et fini par s'agacer. <br />
Je lui demande : "Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous cherchez quelque chose ?"<br />
L'air renfrogné, Albert me répond : "Il est où le sac de piles plus âgées ???!!! Je l'avais mis là !!!"<br />
- "Aaaaah ! Le sac de piles USAGEES. Il est là ! Tenez."<br />
<br />
(cette fois, je retiens mon rire, car Albert risque fort de se vexer !)Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-49159247372465011592012-01-24T16:01:00.000+01:002012-01-24T16:01:54.285+01:00Rien n'est impossible si on ne l'a pas tenté !!!Fin de journée, c'est l'heure du Caf'Chapelle, nous sommes réunis autour d'un petit goûter réparateur.<br />
Certains sirotent un café au lait bien chaud, d'autres ont entamé une partie de baby-foot endiablée, quand François déboule dans le petit salon du 4ème étage... <br />
Il a l'air des mauvais jours : il est tout rouge, énervé, on le croirait au bord de l'explosion avec son sac à dos trop serré autour des épaules !<br />
Je lui demande ce qui lui arrive ; comme d'habitude, François est remonté contre son fournisseur d'ennuis habituel : B. Telecom.<br />
Cela fait 3 jours qu'il tente de leur envoyer un fax, mais il n'y parvient pas (d'habitude, il en envoie directement depuis son téléphone portable, mais là, sa ligne est coupée !)<br />
Pour calmer le jeu et lui éviter de dépenser son maigre pécule chez le Taxiphone du coin, je propose à François d'envoyer son fax depuis le télécopieur du secrétariat.<br />
Satisfait, il se calme un peu et nous descendons donc au secrétariat.<br />
François a tout préparé, et il me remet les deux documents qu'il souhaite faxer ; ou plutôt un document et demi ! <br />
Il y a une première feuille sur laquelle il a inscrit ses coordonnées et l'intitulé de sa requête auprès du service-client, et une autre demi page. Je reste coï face à ce morceau de papier tout frippé et à moitié chiffonné ; mais je comprends mieux à la lecture du premier feuillet sur lequel François a inscrit le message suivant :<br />
"Madame, Monsieur,<br />
Comme convenu, je vous fait parvenir par fax le haut de la facture dont je vous ai déjà envoyé le bas par courrier.<br />
En vous remerciant d'avance, veuillez agréer mes salutations distinguées..."<br />
Je trouve le message comique et ne peux retenir mon rire !<br />
François rit de bon coeur avec moi, en m'expliquant que la facture était restée dans la poche de son pantalon, et que le-dit pantalon est passé à la machine à laver. A la suite de quoi, le morceaux de papier s'est déchiré en 2, et le jour où il a dû le faire parvenir à son fournisseur de téléphone mobile, il n'a pu remettre la main que sur une seule moitiée du document. Mais cette moitiée de document n'a pas suffit au service-client.... on peut comprendre pourquoi !<br />
<br />
Quelques jours plus tard, François venait me remercier car sa ligne refonctionnait et ses soucis s'étaient arrangés.... jusqu'à la prochaine fois !Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-78048400634515220662012-01-09T18:47:00.000+01:002012-01-09T18:47:24.600+01:00Echange entre 2 clubbistes :<br />
Robert : tu regardes telefoot demain ?<br />
Jean ( qui ne sait meme pas que l'émission existe) : hein ???<br />
Robert : pas télé- fou mais télé-foot.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-2810416016594645122012-01-09T18:42:00.000+01:002012-01-09T18:42:41.449+01:00FILMLe film du tournoi de pétanque a été présenté dans le cadre des rencontres vidéo en santé mentale à la Villette.<br />
Les spectateurs (beaucoup de professionnels) l'ont trouvé bien fait et intéressant. Cela nous a donné l'idée d'en faire un sur la vie du foyer et du Club avec comme réalisateurs clubbistes et personnel.<br />
Premières images tournées : les 2 réveillons avec un camescope familial, on verra bien ce que cela donnera.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-85415704030261857082012-01-09T18:29:00.000+01:002012-01-09T18:29:05.186+01:00SEJOUR DANS LE BESSINCe sejour a eu lieu les 4,5,6et 7 novembre 2011 toujours en Normandie, car c'est le trajet le plus court entre la porte de la Chapelle et la mer.<br />
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On arrive le vendredi soir et comme d'habitude, on s'installe et on mange. Les sourires sont de mise comme d'habitude et je suis toujours surprise de voir à quel point un petit week-end fait plaisir a tous.<br />
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Le samedi c'est la plage et malgré le froid et le vent, certains se trempent les pieds dans l'eau puis on va se réchauffer au café et en prenant un chocolat , on reve de ce que l'on ferrait si on gagne au loto. La proposition retenue est d'acheter une maison et un minibus pour partir plus souvent.<br />
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Le soir c'est partie de UNO, avec beaucoup de rires et de plaisanteries<br />
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Le dimanche c'est l'ile de Tatihou très venteuse mais magnifique avec un bateau à roues très sympa.<br />
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Tous les soirs, c'est des discussions, des souvenirs sur les séjours passés avec les bons et mauvais moments du Club 18 et du foyer. L'un deux que je connais depuis une dizaine d'années m'annonce qu'il prendra sa retraite en même temps que moi, je n'ai pas osé lui demander ce qu'il veut dire. A chaque fois les voix, les angoisses, l'anxiété, les sensations bizarres que tous ressentent habituellement disparaissent comme par magie.<br />
Il n'y a rien d'autre à dire que : VIVEMENT LE PROCHAIN.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-90427712126834639922011-12-04T16:56:00.000+01:002011-12-04T16:56:14.611+01:00Séjour à Baudreville<b>Vendredi 30 Septembre 2011</b> : C'est le jour J, nous voilà partis pour 4 jours en Normandie, 5 patients et 3 accompagnateurs nous sommes au complet. Nous avons 3h30 de route, c'est long, il va falloir trouver des occupations. Pas de soucis Lisa et Shirley improvisent un quizz musical avec des musiques de dessins animés des années 80, il y a de l'ambiance dans le minibus.Après 2h de route, la glace du rétro droit tombe, un bout de scotch, et c'est reparti. Il fait nuit quand nous arrivons, chacun prend ses marques et s'installe dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, les ventres crient famine, tout le monde se répartis les taches et va se coucher tôt. Samedi 1er octobre 2011 : Réveil à 9h30, il faut faire les courses et surtout trouver une pharmacie car un des clubbistes à oublié ses médicaments. Il angoisse, on le rassure. Après des négociations avec la pharmacienne, tout s'arrange et on va au magasin.<br />
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Sur le retour, Lisa nous appelle. Une patiente a disparu depuis une heure. Nous rentrons rapidement pour la chercher. Arrivés au gîte, Shirley reste avec les patients pour préparer le repas, et Lisa et moi partons à la recherche de cette patiente dans la campagne. Nous arrêtons le peu de voitures qui passent, personne ne l'a vu. Dans le bourg, nous rencontrons un couple de personnes âgées, nous la décrivons (jeune femme noire âgée d'une trentaine d'années), et la dame nous répond : "Ah, faites attention, c'est jour de chasse ici! Mais si vous voulez, je veux bien aller prévenir les chasseurs pour qu'ils ouvrent un œil." Lisa et moi allons aussi voir à la Poste, l'église, et alertons le propriétaire du gîte qui est également maire du village. C'est bon, tout le village est au courant, et vingt minutes plus tard, la patiente est retrouvée : elle était partie se promener dans les champs.<br />
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Maintenant, on peut manger, et à 14h30, nous sommes à l'aquarium de Cherbourg. Il fait super beau. Pour tout vous dire, nous sommes en shorts et en débardeurs. La visite commence par la découverte d'un sous-marin. Un peu délicat pour les patients : il fait sombre, l'endroit est étroit et clos. Nous marchons en file indienne dans le sous-marin avec chacun une télécommande vocale pour les explications de la visite. Ensuite, visite de l'aquarium, l'ambiance est plus détendue. Nous sommes tous émerveillés par les poissons, comme des enfants. Pour finir, passage à la boutique souvenir. Là, il faut évidemment penser aux personnes du foyer restées à Paris. Une petite carte marrante fera l'affaire.<br />
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Après cette journée bien chargée, tout le monde fatigue, et il faut prendre la route du retour. Après une heure de route où tout le monde a dormi bouche ouverte, nous arrivons au gîte. Deux équipes se forment : l'équipe cuisine, et l'équipe pétanque. Ce soir, c'est raclette. Malheureusement, il n'y a pas de télévision dans ce gîte, on se lance donc dans une partie de tarot endiablée.<br />
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<b>Dimanche 2 octobre 2011</b> : Au programme aujourd'hui : plage, restaurant, et balade en ville. La journée s'annonce très agréable, et il fait toujours aussi beau. Arrivés en ville, nous trouvons un marché sur la place principale et nous y aventurons. On nous offre une petite dégustation de produits régionaux. Nous devons maintenant trouver un restaurant qui sert des moules et des frites car tous les clubbistes n'ont jamais l'occasion de manger ce plat à Paris. Après un super repas, nous allons nous reposer à la plage. Les plus courageux se baignent, les autres discutent sur le sable. Le soir, au menu, c'est barbecue sur la terrasse, et chamallows grillés en déssert. La vie est belle pour tout le monde. Demain, c'est le départ. Nous n'avons pourtant pas envie de rentrer.<br />
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<b>Lundi 3 octobre 2011</b> : Vers 14h, nous devons êtres partis. Il faut ranger, nettoyer. Chacun met la main à la pâte. Nous repartons en directions de Paris et retrouvons les embouteillages sur le périphérique (une demi-heure pour passer deux portes). Nous arrivons au foyer à 20h. Le séjour est terminé, les habitudes reprennent.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-41369962367334828312011-07-18T21:40:00.001+02:002011-07-18T22:06:42.776+02:00Le tournoi de pétanque (4)Suite au grand concours de pétanque auquel nous avons participé, nous avons organisé dans un bar associatif "Le Petit Ney" une soirée en l'honneur de tous les participants.<br />
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Au programme, exposition photo, discussion, projection du film tourné le jour du tournoi, ainsi que deux autres reportages sur la vie des habitants du 18e et enfin un bon repas préparé par les soins du "Petit Ney".<br />
Pour préparer cette expo-photo du tournoi, il nous a fallu récupérer auprès des différents participants celles qui avaient été prises. Et c'est avec les patients que nous avons sélectionnés les photos qu'ils préféraient et qui pour eux étaient les plus représentatives des bons moments de la journée. Puis avec un peu de colle et des grands panneaux nous avons en quelques tours de mains, crée notre propre exposition.<br />
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Le jeudi 7 juillet tout est fin prêt, l'exposition photo est installée, place à la soirée.<br />
De nombreuses personnes ont répondu à l'invitation, les patients comme les soignants sont au rendez-vous. Ce n'est pas peu fiers que nous scrutons les photos afin de nous apercevoir et les bons souvenirs du tournoi de pétanque remontent à la surface.<br />
Rapidement l'heure de la projection arrive, tous installés devant le grand écran nous regardons ensemble le film d'une quinzaine de minutes réalisé par un C.A.T.T.P (centre d'accueil thérapeutique à temps partiel) de l'hôpital Maison Blanche. C'est avec bonheur que nous constatons l"enthousiasme des patients qui se découvrent à l'écran. Dans la salle nous entendons de ci, de là des "c'est moi !" ; "tu as vu, c'est moi !". Comme la fierté des patients est palpable, une soirée ou l'on parle d'eux et ou durant quelques heures ce sont eux qui sont à l'honneur !<br />
Les projections suivantes nous font plonger dans le passé du 18e arrt, d'abord les souvenirs de jeunesse des boulistes, et enfin l'évolution du quartier à travers d'anciennes photographies.<br />
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Vient l'heure du repas qui nous a été préparé. Et c'est autour des délicieux cakes et des salades que nous partageons d'agréables instands ou nous nous souvenons du jour du tournoi de pétanque, des différentes équipes, des joueurs d'harmonica, des lots remportés, des coupes des vainqueurs et bien sur des perdants.<br />
Nous nous quittons avec un brin de nostalgie et ce qui revient dans les bouches de tout le monde est "à l'année prochaine pour un autre tournoi".<br />
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Et puis, ce n'est pas totalement terminé pour cette année, puisque l'exposition est ambulante et va parcourir les différentes structures participantes pour ceux qui n'ont pas pu venir à la soirée. L'exposition vient à eux.<br />
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Au fait je vous avais promis quelques photos :<br />
<a name='more'></a> <br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0121.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0121.jpg" width="320" /> </a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0151.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0151.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0191.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0191.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0194.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0194.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0201.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0201.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0224.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSC_0224.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSCN0801.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/DSCN0801.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7093.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7093.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7106.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7106.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7141.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7141.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7212.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://i1084.photobucket.com/albums/j410/blogclub18/IMG_7212.jpg" width="320" /></a></div>Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-47540962246573143352011-07-15T22:12:00.001+02:002011-07-15T22:14:45.587+02:00Les voixAntoine vient me voir : il se plaint que son voisin crie beaucoup, ils entend des insultes et cela le gêne beaucoup surtout quand il veut se reposer.Cela dure depuis plusieurs jours. Alors avec toute la délicatesse que la situation m'impose, je lui explique que son voisin a des voix dans la tête et qu'il leur répond. Antoine me regarde avec un air entendu et me dit "alors là, j'ai rien dit" ; il a compris les problèmes de son voisin et comme il a les mêmes, il se montre tolérant .<br />
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire et d'admirer la solidarité inter-délirante de ces deux résidents.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-70057842678757468792011-07-15T21:49:00.000+02:002011-07-15T21:49:14.951+02:00Apres l'hopital (article bulletin de l'UNAFAM 76)Cet article est un extrait d'une intervention du Dr Ouhayoun, responsable du foyer de la Chapelle qui est intéressante car elle explique du point de vue médical ce que représente le foyer et le club en ayant un regard moins dans le quotidien que nous.<br />
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Au foyer, la vie est communautaire, les patients peuvent aller et venir en nous prévenant s'ils s'absentent. Il faut etre suivi par un psychiatre et bien sur prendre son traitement . La durée de la prise en charge est de six mois reconductible une fois. L'avantage de la vie en foyer, c'est que cela permet à l'équipe soignante (praticien, psychologue, éducateurs spécialisés, infirmiers, assistante sociale) de prendre le temps d'évaluer l'ampleur des difficultés du patient et de l'accompagner dans un projet ajusté a ses difficultés. Le travail institutionnel y est fondamental, il consiste à mettre en commun les observations effectuées par chacun des soignants sur le patient et sa maladie. Le patient va déposer chez les uns, chez les autres, des aspects fragmentés de sa personne qu'il va falloir mettre en commun pour lui restituer son unité. L'essentiel du travail revient aux infirmiers et aux éducateurs qui doivent absolument avoir été formé à la psychose.<br />
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Qu'est-ce que la stabilisation : Stabilisé, cela veut dire inscrit dans le soin. Les patients ont appris à "composer" avec leur trouble : ils acceptent de prendre leur traitement (même si certains conservent une difficulté à reconnaitre leurs troubles), ils acceptent le suivi, ils savent à qui faire appel en cas de difficulté. C'est un grand succès et c'est un succès qui demande du temps. Ils vont se soigner, pas forcément parce qu'ils ont pris conscience du trouble, mais par habitude et parce qu'ils ont crée des liens avec les personnes qui les suivent. Donc même si les symptômes n'ont pas tous disparu, les patients peuvent continuer à délirer mais ils finissent par apprendre à vivre avec leur délire, à réagir lors de la survenue de la crise, et, in fine, des projets se réalise, ils se réengagent dans la vie sociale et on avance pas à pas.<br />
Stabilisé pour moi cela veut dire capable de maintenir des liens avec les autres, d'entretenir des relations, quelques unes en tout cas, avoir une vie sociale et être inscrit dans le soin.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-59916645749616678532011-07-15T00:03:00.002+02:002011-07-15T19:15:37.777+02:00Séjour dans la SommeCe séjour a été organisé au mois de juin, 9 participants (6 clubbistes et 3 accompagnants) et je vous livre le récit qu'en a fait une stagiaire éducatrice spécialisée qui a fait partie de ce séjour.<br />
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Vendredi 17 : départ du foyer à 14h30. Nous nous arrêtons à Amiens où nous prenons un verre en terrasse. Après une petite balade dans le centre ville, direction la Cathédrale que nous visitons puis nous arrivons au gite.<br />
Répartition des chambres et puis le diner, la bonne humeur est au menu, le programme du séjour aussi. Certains ont du mal à rester assis car il vont caresser et nourrir le cheval qui est dans un pré derrière la maison. Juan nous raconte aussi ses histoires d'enfants, en nous expliquant comment sa mère avait quitté son père alcoolique et violent.<br />
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Samedi 18 : Chacun se lève à son rythme et nous prenons la route en direction de Fort-Mahon dans le but de voir la mer. Hafida trempe les pieds dans l'eau et tout le monde est surpris de l'intensité des rafales de vent qui balayent la plage. Après la balade, nous allons déjeuner au restaurant : moules frites au menu. Une fois de plus, je suis frappée par le plaisir partagé d'etre ensemble autour du repas. Marie, une patiente schizophrène délirante et souvent persécutée, est de bonne humeur, elle rit et plaisante avec tout le monde ; Juan toujours aussi heureux, parle à tue-tête. Nous remarquons le courage de Mickaël qui, malgré ses difficultés pour marcher, suit le groupe sans se plaindre pendant balade le long de la baie. Nous reprenons la route pour Naours pour visiter une cité souterraine, moment surprenant pour tous, mais très agréable et intéressant.<br />
A notre retour, tout le monde est epuisé mais heureux, Juan est toujours aussi en forme, chante tout au long du trajet, Hafida qui est assise près de lui en prend plein les oreilles. Patiente, elle fini même par en rire et elle se moque gentiment des fausses notes du ténor. La soirée se termine autour de la télé.<br />
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Dimanche 19 : Après le petit déjeuner tout le monde s'affaire pour le grand ménage. Apres avoir remis les clés au propriétaire, les clubbistes échangent un moment avec lui au sujet du cheval que Juan a rebaptisé Choupi. Et c'est le retour sur Paris après un pique-nique dans un petit village au bord d'une rivière.<br />
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Tout au long de ces 3 jours, j'ai redécouvert chaque patient :<br />
MICKAËL m'a surpris par sa gentillesse et sa générosité. Très discret et peu bavard d'habitude, il a essayé de discuter et a fait preuve d'humour, un angle sous lequel je ne le connaissais pas.<br />
DANY, que je sais tatillon sur l'organisation des horaires et dont l'angoisse lui fait poser à plusieurs reprises les mêmes questions, a su se contenir et nous faire confiance. J'ai eu de nombreux échanges avec elle.<br />
MARIE, qui souvent se sent très persécutée au foyer et rechigne toujours quand on lui demande un coup de main au foyer, a été charmante, très souriante, elle a discuté et rit durant tout le séjour ; c'était un plaisir de partager ces moments avec elle et de la voir aussi bien.<br />
JUAN, très actif dans les temps d'achats et de courses, a été extrèmement jovial et enchanté par toutes les activités proposés. Il a énormément parlé, prenant parfois un peu trop de place.<br />
HAFIDA, charmante comme à son habitude, s'est souvent mise à l'écart, en retrait, mais cela ne l'a pas empêchée d'en profiter.<br />
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La bonne humeur entre les patients et l'ambiance chaleureuse de ce séjour ont été un plaisir et l'occasion d'approfondir les liens avec les patients. Partir ces quelques jours, est non seulement le moyen de quitter Paris mais c'est surtout la possibilité de sortir du quotidien instauré au foyer, ce qui m'a permis de mieux connaitre certains patients, de découvrir une autre facette de leur personnalité.<br />
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... Voila ce compte-rendu, alors quand vous croisez un groupe de personnes un peu hétéroclite en vacances, regardez-les et constatez qu'il n'y a pas beaucoup de différences entre ce groupe et des amis classiques qui prennent du plaisir à passer du temps ensemble.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-29138640838908210162011-07-12T19:49:00.000+02:002011-07-12T19:49:20.433+02:00Brèves de Clubistes...<em>Echanges houleux autour d'une cigarette...</em> <br />
Monsieur B. ne vas pas bien du tout. Totalement persécuté par tout et par tous, il tient des propos délirants sur la condition des femmes. Mais il reste correct pour le moment. Parfois, il va loin en paroles et ses propos peuvent choquer. Mais aujourd'hui, même si l'échange est houleux et que les joutes fusent, il parvient à se contenir...<br />
Pour sa part, et comme souvent d'ailleurs, Albert prend les propos de Monsieur B. au premier degré. Alors il s'énerve un peu et hausse le ton. Il aspire très fort sur sa cigarette et recrache toute la fumée par les narines. Il fait comme un dragon ! On dirait qu'il veut impressionner Monsieur B. <br />
En écrasant sa cigarette, Albert lance à Monsieur B. droit dans les yeux et dans ses bottes : " Toi, t'as rien compris au filles ! C'est pas les femmes qui se mettent à creux-pie ! C'est les hommes qui se jettent à genoux d'vant elles !"<br />
Monsieur B. : " A creux quoi ???!!!"<br />
Albert : " A creux pie j'te dis !"<br />
Monsieur B. fait une drôle de tête... Puis, il éclate de rire ! <br />
On rigole tous un bon coup, mais Albert part un peu vexé... Il ne s'est pas rendu compte qu'il a réussi à désamorcer une situation qui commençait à être très tendue car Monsieur B. s'auto-alimentait et s'enfonçait dans son délire. Ca risquait d'exploser...<br />
Plus tard, quand je demande à Albert s'il n'est pas trop contrarié qu'on ait rit de lui quand il a déformé le mot "accroupi", il me dit que "non"... Je lui confie que, finalement, grâce à lui, Monsieur B. n'a pas explosé. <br />
Alors Albert me répond : "Nan, mais je sais, j'ai fait exprés je te ferais dire !"<br />
Sacré Albert !!!!!<br />
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<em>En cuisine...</em><br />
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On prépare un plat à base de crevettes pour le repas à thème hebdomadaire du Club.<br />
Aymée est aux fourneaux et on est 2 ou 3 à l'assister. <br />
Au moment de nettoyer les crevettes, Vincent fait un pas en arrière : " Ah non, non, non ! Je peux pas écorcher les crevettes, vous savez bien je suis allergique aux poisson !"<br />
" Décortiquer Vincent, pas écorcher !", Aymée le corrige en se moquant gentiment, car on a l'habitudes des néologismes de Vincent.<br />
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Une autre fois que Vincent m'a beaucoup aidé en cuisine, et que je l'ai fortement sollicité car nous n'étions que lui et moi pour préparer un repas assez copieux pour une bonne vingtaine de clubistes affamés, après le déjeuner il se plaint auprès d'une stagiaire-éducatrice : " Oh, vous savez à midi, elle m'a fait bavé dans la cuisine Séverine. Elle était speed ! Je devais faire plein de trucs !!! Holala !!! Qu'est-ce que j'ai bavé en cuisine !"<br />
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C'est la fin d'après-midi, demain c'est la fête du foyer, Vincent, (encore lui !!!!) nous rejoint en cuisine, car il a à coeur de nous aider pour la préparation des brochettes de poulet mariné.<br />
Il nous prévient d'entrée : " Il faut pas qu'on se rate, hein !"<br />
On est trois en cuisine, on discute de tout et de rien en piquant la viande et les légumes qui ont marinés toute la nuit. On a les doigts tout gras à la fin, mais on a été rapides. En moins de trente minutes on a fait une soixantaine de belles brochettes ! <br />
Vincent est satisfait et fier lui. <br />
En se lavant les mains, il ne manque pas de faire remarquer que : " Demain, il y aura tout le monde pour les manger, mais par contre, là, pour les faire y a personne qui met la main sur la patte !!!"<br />
... <strong><em>La main à la pâte Vincent !</em></strong>...Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-69519527028959655492011-07-07T12:43:00.000+02:002011-07-07T12:43:46.150+02:00Une journée à la merVincent attend impatiemment chaque année la sortie à la mer du mois de Juillet... Depuis une dizaine d'années qu'il fréquente le foyer et le Club, il ne participe presque qu'exclusivement à cette sortie estivale. Je crois bien qu'en 10 ans, il a dû aller à Honfleur au moins 6 ou 7 fois... Honfleur, l'autoroute de Normandie, la même station service ("celle avec le pont au-dessus d'la route !") où l'on s'arrête forcément, car c'est là et nulle part ailleurs que Vincent s'achète chaque année soit le fameux et incontournable parfum "Monte-Carlo" (qu'on ne peut trouver qu'ici bien sûr !!!) soit une magnifique montre (même pas une rolex !!!). <br />
Cette année il a un peu hésité à s'inscrire... Le bureau du Club avait décidé de changer de destination pour cette journée à la mer.<br />
En effet, on commence à bien connaître la côte normande (Barneville-Carteret, Deauville, Portbail, Honfleur, Etretat, Fécamp, Granville, Colleville-sur-Mer et les plages du Débarquement), et comme on a commencé à découvrir la Baie de Somme à l'occasion de 2/3 séjours du club, et qu'à l'unanimité, tout le monde a beaucoup apprécié cette nouvelle destination balnéaire, on s'était mis d'accord pour partir direction Berck-sur-Mer, d'autant que le trajet n'est pas plus long que lorsqu'on part en Normandie...<br />
Samedi matin, je gare le mini-bus devant le bâtiment... <br />
Il est 8h45, le foyer est encore endormi. Mais Vincent et les autres plagistes sont déjà là ! <br />
François s'est fabriqué un super bermuda en jean's durant la nuit, Vincent a mis sa chemise hawaienne de plage, Maya est en tongs strass et paillettes, et Albert est en mode borsalino-lunettes de soleil (limite mafioso Albert !) Les clubistes-plagistes prennent un dernier petit café avant de prendre la route, on n'attend plus que Aymée, à la bourre comme toujours ! ;o)<br />
9h25, en voiture simone, direction l'A1, l'Autoroute du Nord ! Pas d'embûches en début de trajet : on s'arrête faire le plein, on ne se trompe pas de bretelle de périph', on trouve la bonne autoroute, on est dans la bonne direction : Amiens, Beauvais. L'autoroute est à nous, il n'y a presque personne sur la route. Les bouchons non merci, on a bien fait de pas partir en Normandie pour ce 1er week-end de juillet !<br />
A part un petit incident gastrique en cours de route (au niveau de la ville de Gerberoy d'ailleurs... c'est authentique !), tout se passe bien, même si on sent bien que les clubistes ont quand même hâte d'être arrivé.<br />
Ce week-end, Berck est en liesse ! C'est le "Berck Country Rock Festival", avec défilé de voitures américaines et rassemblement de motards en Harley-Davidson !!! On en a croisé plein à l'entrée de la ville en arrivant ! On trouve facilement une place de parking sur le front de mer, il fait beau, plein soleil, mais Aymée trouve que "la brise marine est encore un peu fraîche"....<br />
On se trouve un ptit restaurant (pas complet ! surtout quand on demande une table pour 9 !), avec une terrasse abritée du vent. Photos, on porte un toast à cette petite escapade, la commande prend un ptit moment, mais le serveur est sympa et ne nous en tient pas rigueur, puis c'est un défilé de crevettes, moules-frites et entrecôtes !<br />
Une fois bien repu, direction la plage. On étale des draps dans le sable, certains clubistes s'installent pour entamer une petite sieste digestive, Lisa et Albert commencent à s'entrainer au möllky finlandais (un nouveau jeu que le club a acquis récemment, une sorte de pétanque scandinave mais en bois !), les plus courageux foncent vers le rivage. La marée est en train de descendre, on est bien les pieds dans l'eau. François trouve qu'elle est "vachement bonne pour la saison ! Ca donne envie de s'baigner tout entier", mais François n'est pas suffisamment téméraire pour s'aventurer dans les flots de la côte d'opale.<br />
Aprés 2/3 parties endiablées de möllky pour les uns et une bonne sieste pour les autres, on a même le privilège d'assister de la plage à un défilé de Harley sur le front de mer.<br />
L'après-midi touche à sa fin, on passe prendre un petit rafraîchissement dans un snack avant de prendre la route du retour.<br />
Durant le trajet vers Paris, petite sieste générale au fond du mini-bus. A priori, les clubistes ont passé une bonne journée, on a bien rit et bien mangé. <br />
Monsieur G., nouveau résident du foyer et très discret et en retrait, nous a confié que "ça fait quand même du bien d'oublier un peu ses problèmes !"<br />
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Cette journée a donc tenu ses promesses !!!!!Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-31443798835931634302011-07-03T10:39:00.000+02:002011-07-03T10:39:09.728+02:00La fete du foyerLe 23 juin, nous avons organisé la 2e fete du foyer, cela ressemble à une kermesse avec des jeux, des lots à gagner et un buffet digne d'un mariage princier.<br />
Le matin c'est le loto et l'après midi c'est les jeux de chamboule-tout, de fléchettes, de pesage d'un panier à gagner, de gobelet qui coule et on va en inventer d'autres pour l'année prochaine.<br />
Certains esprits chagrin peuvent dire que cela fait kermesse d'ecole primaire ou de colonies de vacances, nous on préfère comparer au fetes de village ou tout le monde participe.<br />
Les rapports entre les soignants et le personnel changent pour cette journée, nous ne sommes plus des soignants parlant de leur symptomes ou angoisses, nous sommes des participants qui essayent de gagner des lots.<br />
De vrais sourires éclairent des visages, on s'amuse beaucoup et j'ose émettre l'hypothèse que quand j'ai perdu au fléchettes ou au pesage de panier, Patrick et les autres ne m'ont pas seulement vu comme une infirmière mais comme une joueuse acharnée déçue de ne pas avoir gagné mais qui a pris beaucoup de plaisir a participer.<br />
J'ose aussi espérer que pendant ces quelques heures leurs voix se sont mises en sourdine et que leurs angoisses étaient moins présentesClub 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-62769031137257759312011-07-03T10:10:00.001+02:002011-07-07T11:27:43.926+02:00la fresqueOn accueille au foyer des stagiaires éducateurs spécialisés, généralement 5 par an pour des stages longs ou courts. Il y en a une qui est douée en dessin, alors l'idée est venue de faire une fresque à base de peintures et de collages pour décorer le foyer.<br />
Nous n'avons jamais été au foyer très friands d'activités manuelles, cela rappellant à certains les ergothérapies de l'hopital ou les patients collaient, peignaient, faisaient de la pate à sel et de la poterie à longueur d'année comme des machines automatiques et bien réglées sans possibilité ni propositions de faire autre chose. On a quand meme voulu essayer.<br />
On a vu arriver environ 10 résidents et clubbistes pour coller, découper, peindre, enthousiastes à l'idée de cette fresque à accrocher au mur. La stagiaire n'a pas eu de mal à tout gérer. En 10 séances tout était fini et on a suspendu une fresque de 2m sur 5m pleine de couleurs, de pensées, de collages, de dessins à l'intérieur de laquelle on découvre un nouveau détail à chaque fois qu'on la regarde.<br />
C'est inestimable la fierté que les créateurs éprouvent à chaque fois qu'une personne complimente ce tableau en passant devantClub 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-67037571677823057112011-05-14T10:43:00.000+02:002011-05-14T10:43:12.406+02:00notre lilly nationale déboule dans le bureau et s'exclame "comme je parle au pluriel tout le monde pense que je suis communiste"...et dans la foulée elle nous tend une lettre a faire suivre a son tuteur ou elle fait don de un million d euros au parti....lilly ne rêve-t-elle pas d un monde meilleure pour elle et tous les autres ou moyennant un peu d argent(un million d euros c est pas rien!!!) leurs difficultés de vie serait prisent en compte par les politiques?.............<br />
en esperant que le rêve devienne réalité....<br />
bien évidemment le million d euros n a pas été débloqué....Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-86092943720542568442011-05-10T18:15:00.000+02:002011-05-10T18:15:22.442+02:00la tele me parleAntoine qu'on vous a présenté nous éteint souvent la télé. En effet elle lui parle et ça l'angoisse énormément. Alors quand il a entendu parlé de la visio-conférence qui pourrait etre mise en place avec la nouvelle loi par les juges des libertés pour entendre un patient hospitalisé, il a poussé un cri du coeur en me disant : eh bien moi si il faut parler à la télé je suis pas pret de sortir. Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-58647447928951561962011-05-03T23:05:00.000+02:002011-05-03T23:05:31.863+02:00Portrait: JeffJeff est un jeune schizophrène de 25 ans qui est arrivé au foyer après un parcours d'hospitalisations en psychiatrie chez les ados puis chez les adultes. Jeff a une mère délirante également suivie en psychiatrie chez les adultes depuis ses 40 ans. Le père, on ne sait pas.<br />
Quand sa mère avait ses crises, elle mettait son fils dehors, le laissait dormir sur le paillasson et ceci depuis qu'il avait 12 ans. Jeff était receuilli par les voisins le temps que la mère se calme, puis tout allait bien pendant quelques mois. Les rapports était apaisés, c'était le meilleur fils au monde. Elle lui fêtait un joyeux Noël en avril et son anniversaire avec 3 mois d'avance. Jeff supportait tout cela avec résignation.<br />
Bien sûr, à l'adolescence, Jeff a commencé à avoir des troubles: échec scolaire, hallucinations auditives, angoisses majeures qu'il calmait souvent avec de l'alcool ou du shit, ceci entrainant une prise en charge psychiatrique.<br />
Au foyer, il a d'abord trouvé une équipe qui ne le rejetait pas, essayait de faire un projet de vie avec lui pour l'avenir, et qui essayait de le comprendre quand il arrivait alcoolisé tout en le recadrant.<br />
La mère, toujours là, continuait ses crises, ses rejets, Jeff en avait l'habitude. Mais la grosse différence c'est qu'il avait un endroit à lui pour se réfugier. Quand il nous parlait de ce qu'il ressentait vis à vis de sa mère, il nous disait "on n'en a qu'une" avec un ton plein de sous entendus.<br />
Après le foyer il a été logé a l'hôtel, mais au bout de quelques mois et malgré sa présence quotidienne au club, la solitude lui a pesé et les voix et l'angoisse sont réapparues.<br />
Alors, on a fait un autre projet qui tient toujours: il est actuellement dans une maison d'accueil spécialisée dans Paris depuis 2 ans et il va très bien. Il vient régulièrement nous voir pour dire bonjour. Sa mère continue de lui fêter Noël en juillet mais ça à l'air de lui poser moins de problèmes.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-23559307562749888492011-05-03T22:04:00.001+02:002011-05-04T15:49:37.189+02:00Les hôtels750 euros pour 12 à 15 m², toilette sur le palier, pas de douche, un petit lavabo et 50 euros de plus si on veut faire la cuisine : on râle après ces marchands de sommeil dont les hôtels sont souvent montrés du doigt par la presse. Dans le 18e ils sont nombreux et quelques-uns de nos patients sont logés chez eux.<br />
En effet en sortant du foyer, pas de solution de logement: H.L.M. avec une liste d'attente sans fin, et même si quelques patients ont de l'argent et une tutelle en garantie il n'existe pas d'agence immobilière ou de propriétaire privé qui leur fera confiance. Personne ne veut du fou chez soi ou dans l'immeuble que l'on gère.<br />
Est-ce une question de méconnaissance ou de peur d'une personne différente ?<br />
Pourtant notre équipe s'engage à faire des visites à domicile et est joignable par téléphone tous les jours si besoin. Rien n'y fait. Alors on continue à mettre nos anciens résidents dans les hôtels qui, malgré leurs défauts, sont les seuls à les acceuillir sans préjugés ni discrimination. On en connait quelques-uns dans une rue près du foyer. Les gérants sont profondément humains et accueillants et quand on doit intervenir suite à une recrudescence des troubles psychiques, ils n'en tiennent pas rigueur au patient, même si l'on a fait intervenir les pompiers et acceptent de continuer à louer la chambre.<br />
Je ne veux pas dire dans cet article que les malades mentaux doivent passer en priorité pour le logement avant tous les autres, mais s'il y avait plus de construction de foyers, de maison relais, de maisons communautaires, de maisons d'accueil spécialisées etc... on ferait d'une pierre deux coups: un logement et un suivi des soins de proximité.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-37849418608228905032011-04-13T12:37:00.000+02:002011-04-13T19:19:49.796+02:00Une partie de campagne.<div style="text-align: justify;">Chaque année, le Club organise 4 séjours associatifs de 3 à 5 jours. Pour tous, c'est l'occasion de s'évader du train-train quotidien et de Paris... Nous avons ainsi pu partir à l'assaut de la Normandie à plusieurs reprises, et nous avons aussi découvert l'Aveyron, le Nord-Pas-de-Calais, la Baie de Somme, et plus récemment la Touraine et ses châteaux.</div><div style="text-align: justify;">D'ailleurs notre avant-dernier séjour, en Touraine en novembre dernier, s'était vu prolongé d'une nuit supplémentaire en raison de fortes chutes de neigne qui nous avaient empêché de prendre la route du retour le dimanche.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">En mars dernier, nous sommes retournés passer 3 jours en Touraine. Nous avons loué le même gîte qu'en novembre 2010 ; la propriétaire, un dame super humaine et très accueillante, nous a même fait un prix sur la location vu qu'elle nous connait déjà.</div><div style="text-align: justify;">Vendredi 25 mars, 14h : départ du foyer en mini-bus, 3 accompagnateurs, mais seulement 4 clubbistes au rendez-vous. Nous devions partir à 9 à la base. Riton s'était inscrit pour participer à cette escapade de 3 jours, mais il n'est pas venu finalement. Depuis une semaine il n'allait pas très bien ; enrhumé, il en avait un peu après tout le monde au foyer, et surtout les voix étaient plus fortes que d'habitude. Aymée, quant à elle, n'a pas pu venir en raison d'un conflit qu'elle rencontre avec l'équipe qui la prend en charge dans un autre service du secteur.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Sur la route, on plaisante en écoutant "Chante France", mais surtout nous sommes tous ravis d'avoir pu sortir de Paris rapidement en évitant les bouchons du vendredi. La bonne humeur est a rendez-vous; Albert n'arrête pas de taquiner Michel l'infirmier, d'ailleurs ce dernier le lui rend bien et Albert est ravi. Arnaud écoute sons MP3, l'air ailleurs mais content. Au bout d'une cinquantaine de kilomètres, Jacques et Rachida ont déjà piqué du nez et somnolent au fond du minibus.</div><div style="text-align: justify;">Arrêt à Blois, direction le supermarché. On fait les courses pour le week-end, les idées de menus fusent ! On opte pour un barbecue le vendredi soir et une bonne volaille de la ferme, qu'on achètera à la dame qui nous loue le gîte, pour le samedi soir. On se fait plaisir, tout le monde a bien l'intention de se ravir les papilles. En plus ce soir, on fête l'anniversaire de Rachida, alors on se lâche (notre budget, certes petit, nous le permet quand même !) et on achète un beau et gros gâteau au chocolat à la pâtisserie.</div><div style="text-align: justify;">Arrivée au gîte à 19h. Tout le monde s'affaire entre installation et déballage des victuailles et autres draps pour faire les 7 lits. Rachida s'occupe de répartir les draps et les couvertures dans les chambres, Arnaud est parti prendre sa douche, Albert, Jacques et Michel s'occupent du barbecue, pendant que la stagiaire éducatrice et l'éducatrice s'occupent de préparer le reste du diner.</div><div style="text-align: justify;">Les merguez et les ventrèches ont un peu crâmées, mais c'est pas grave, on a fêté l'anniversaire de Rachida, on a bien rit, les plus courageux ont même danser pour honorer Rachida. En fin de repas tout le monde est content et repu...</div><div style="text-align: justify;">Tout le monde va se coucher tranquillement après le dîner, sauf Michel et Albert. Ils traînent un moment dans la salle à manger, font quelques parties de Uno durant lesquelles ils doivent se raconter je ne sais quoi, mais en tout cas ils se marrent bien tous les 2 car je les entends rire du 1er étage. </div><div style="text-align: justify;">Le samedi matin est consacré à la découvertes de Loches. Passage par le marché pour un supplément de ravitaillement et déjeuner dans un sympathique petit restaurant du centre ville. Il fait beau, on se paye même le luxe de déjeuner en terrasse. L'après-midi, direction Amboise, visite du Château et de ses jardins, balade dans la ville. On prend un pot dans le centre en fin d'après-midi. C'est drôle, la terrasse du café est tellement étroite qu'on est aligné comme des sardines tous les 7 le long du trottoir. C'est Jacques qui fait cette remarque et ça fait bien rire tout le monde. On prend le temps, on commente tout ce qui se passe dans la rue. Michel met de l'ambiance avec ses petites vannes acides mais souvent à propos, alors ont rit beaucoup, souvent de nous-mêmes d'ailleurs, et ça, ça fait drôlement rire les patients !</div><div style="text-align: justify;">On rentre au gîte en toute fin de journée, on dîne tranquillement, tout le monde est crevé. Jacques est un peu déçu car il pensait que le Château d'Amboise était plus grand, mais il est trés content car il a pu déguster une excellente entrecôte au restaurant (il commande TOUJOURS son entrecôte-frites quand il va au restaurant pendant les séjours !!! C'est son rituel !!)</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Après un petit brin de ménage le dimanche matin, on prend la route du retour en fin de matinée... Juste avant de démarrer, Rachida, pour qui c'était le tout premier séjour, nous confie "ça fait drôlement du bien les séjours, même si ça passe un peu trop vite, je reviendrai !"</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Mission accomplie : les patients ont pu profité de cette bouffée d'air en oubliant les soucis habituels et la routine pas souvent drôle de leur quotidien parisien.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Les séjours, c'est aussi l'occasion de se rencontrer autrement, de se re-rencontrer aussi parfois. En tout cas, pendant 3 jours, même si c'est court, on vit ensemble, on évolue dans un ailleurs, on oublie un peu la psychiatrie !!!</div>Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-59583910203389272612011-04-13T10:45:00.000+02:002011-04-13T10:45:16.806+02:00bobo du quotidien !!!!!<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 35.4pt;">Un jour de club, un éducateur a un souci au genou. Vincent inquiet pour celui-ci, lui conseil de mettre du « voltarene » pour endiguer la douleur. L’éducateur va dans la pharmacie pour appliquer le précieux gel sur son genou douloureux. Vincent d’ajouter : « laver vous bien les mains après l’application du voltarene car c’est dangereux pour la nourriture. » L’éducateur avait bien raison de ne pas être dans son assiette ce jour là !!!</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><br />
</div>Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-78115141218701688542011-04-12T15:24:00.000+02:002011-04-12T15:24:06.580+02:00Lilly partage ses penséesLors d un déjeuner au restaurant notre Lilly nationale déclare haut et fort(surement afin que tous les clients du resto l entendent)<br />
"Au moins les pigeons ils sont fidèles,car ils changent jamais de pigeonnes....."et d ajouter quelques minutes plus tard <br />
"les albinos noirs sont en voies d extinction....."<br />
je ne sais pas si les clients du resto ont bien mangé mais en bonus avec leur addition ils auront gagné les belles pensées de LillyClub 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8674996889403613585.post-73152985123155528672011-04-09T09:33:00.000+02:002011-04-09T09:33:09.632+02:00l'organisation des repasTous les jours, à 13 heures, on mange mais en premier on choisit le menu du lendemain et surtout on demande des volontaires pour les courses, la cuisine et la vaisselle. Le club, c'est plus de 25 personnes qui mangent par jour alors c'est comme une famille nombreuse : il y a ceux qui sont toujours volontaires, ceux qui arrivent systématiquement en retard pour échapper aux corvées, ceux qui ne sont jamais là le lendemain et donc ne peuvent se charger de quoi que ce soit etc etc...<br />
Et surtout il y a ceux qui trop angoissé, anxieux et délirant pour qui l'effort demandé est vraiment trop important pour eux. Alors c'est le personnel qui comble les trous du planning, rassure, aide et surtout fait avec. On apprend des tas de choses et on tisse beaucoup de lien en faisant une vinaigrette ou une tartiflette. On évoque des souvenirs, on plaisante et cela se passe toujours bien. Quand on s'aperçoit qu'il y en a un qui ne va pas bien c'est à ce moment là qu'on se dit qu'on va lui parler en entretien et/ou qu'on va prévenir son médecin, sa tutelle ou ses référents du C.M.P. C'est le plus souvent le meilleur moyen d'éviter l'aggravation de la situation.<br />
C'est une partie du travail quotidien hyper- importante, essentielle et indispensable que font tous les travailleurs du club et de toutes les structures extra-hospitalières.Club 18http://www.blogger.com/profile/14711054696084321934noreply@blogger.com0