Libellés

lundi 18 juillet 2011

Le tournoi de pétanque (4)

Suite au grand concours de pétanque auquel nous avons participé, nous avons organisé dans un bar associatif "Le Petit Ney" une soirée en l'honneur de tous les participants.

Au programme, exposition photo, discussion, projection du film tourné le jour du tournoi, ainsi que deux autres reportages sur la vie des habitants du 18e et enfin un bon repas préparé par les soins du "Petit Ney".
Pour préparer cette expo-photo du tournoi, il nous a fallu récupérer auprès des différents participants celles qui avaient été prises. Et c'est avec les patients que nous avons sélectionnés les photos qu'ils préféraient et qui pour eux étaient les plus représentatives des bons moments de la journée. Puis avec un peu de colle et des grands panneaux nous avons en quelques tours de mains, crée notre propre exposition.

Le jeudi 7 juillet tout est fin prêt, l'exposition photo est installée, place à la soirée.
De nombreuses personnes ont répondu à l'invitation, les patients comme les soignants sont au rendez-vous. Ce n'est pas peu fiers que nous scrutons les photos afin de nous apercevoir et les bons souvenirs du tournoi de pétanque remontent à la surface.
Rapidement l'heure de la projection arrive, tous installés devant le grand écran nous regardons ensemble le film d'une quinzaine de minutes réalisé par un C.A.T.T.P (centre d'accueil thérapeutique à temps partiel) de l'hôpital Maison Blanche. C'est avec bonheur que nous constatons l"enthousiasme des patients qui se découvrent à l'écran. Dans la salle nous entendons de ci, de là des "c'est moi !" ; "tu as vu, c'est moi !". Comme la fierté des patients est palpable, une soirée ou l'on parle d'eux et ou durant quelques heures ce sont eux qui sont à l'honneur !
Les projections suivantes nous font plonger dans le passé du 18e arrt, d'abord les souvenirs de jeunesse des boulistes, et enfin l'évolution du quartier à travers d'anciennes photographies.

Vient l'heure du repas qui nous a été préparé. Et c'est autour des délicieux cakes et des salades que nous partageons d'agréables instands ou nous nous souvenons du jour du tournoi de pétanque, des différentes équipes, des joueurs d'harmonica, des lots remportés, des coupes des vainqueurs et bien sur des perdants.
Nous nous quittons avec un brin de nostalgie et ce qui revient dans les bouches de tout le monde est "à l'année prochaine pour un autre tournoi".

Et puis, ce n'est pas totalement terminé pour cette année, puisque l'exposition est ambulante et va parcourir les différentes structures participantes pour ceux qui n'ont pas pu venir à la soirée. L'exposition vient à eux.

Au fait je vous avais promis quelques photos :

vendredi 15 juillet 2011

Les voix

Antoine vient me voir : il se plaint que son voisin crie beaucoup, ils entend des insultes et cela le gêne beaucoup surtout quand il veut se reposer.Cela dure depuis plusieurs jours. Alors avec toute la délicatesse que la situation m'impose, je lui explique que son voisin a des voix dans la tête et qu'il leur répond. Antoine me regarde avec un air entendu et me dit "alors là, j'ai rien dit" ;  il a compris les problèmes de son voisin et comme il a les mêmes, il se montre tolérant .
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire et d'admirer la solidarité inter-délirante de ces deux résidents.

Apres l'hopital (article bulletin de l'UNAFAM 76)

Cet article est un extrait d'une intervention du Dr Ouhayoun, responsable du foyer de la Chapelle qui est intéressante car elle explique du point de vue médical ce que représente le foyer et le club en ayant un regard moins dans le quotidien que nous.

Au foyer, la vie est communautaire, les patients peuvent aller et venir en nous prévenant s'ils s'absentent. Il faut etre suivi par un psychiatre et bien sur prendre son traitement . La durée de la prise en charge est de six mois reconductible une fois. L'avantage de la vie en foyer, c'est que cela permet à l'équipe soignante (praticien, psychologue, éducateurs spécialisés, infirmiers, assistante sociale) de prendre le temps  d'évaluer l'ampleur des difficultés du patient et de l'accompagner dans un projet ajusté a ses difficultés. Le travail institutionnel y est fondamental, il consiste à mettre en commun les observations effectuées par chacun des soignants sur le patient et sa maladie. Le patient va déposer chez les uns, chez les autres, des aspects fragmentés de sa personne qu'il va falloir mettre en commun pour lui restituer son unité. L'essentiel du travail revient aux infirmiers et aux éducateurs qui doivent absolument avoir été formé à la psychose.

Qu'est-ce que la stabilisation : Stabilisé, cela veut dire inscrit dans le soin. Les patients ont appris à "composer" avec leur trouble : ils acceptent de prendre leur traitement (même si certains conservent une difficulté à reconnaitre leurs troubles), ils acceptent le suivi, ils savent à qui faire appel en cas de difficulté. C'est un grand succès et c'est un succès qui demande du temps. Ils vont se soigner, pas forcément parce qu'ils ont pris conscience du trouble, mais par habitude  et parce qu'ils ont crée des liens avec les personnes qui les suivent. Donc même si les symptômes n'ont pas tous disparu, les patients peuvent continuer à délirer mais ils finissent par apprendre à vivre avec leur délire, à réagir lors de la survenue de la crise, et, in fine, des projets  se réalise, ils se réengagent dans la vie sociale et on avance pas à pas.
Stabilisé pour moi cela veut dire capable de maintenir des liens avec les autres, d'entretenir des relations, quelques unes en tout cas, avoir une vie sociale et être inscrit dans le soin.

Séjour dans la Somme

Ce séjour a été organisé au mois de juin, 9 participants (6 clubbistes et 3 accompagnants) et je vous livre le récit qu'en a fait une stagiaire éducatrice spécialisée qui a fait partie de ce séjour.

Vendredi 17 : départ du foyer à 14h30. Nous nous arrêtons à Amiens où nous prenons un verre en terrasse. Après une petite balade dans le centre ville, direction la Cathédrale que nous visitons puis nous arrivons au gite.
Répartition des chambres et puis le diner, la bonne humeur est au menu, le programme du séjour aussi. Certains ont du mal à rester assis car il vont caresser et nourrir le cheval qui est dans un pré derrière la maison. Juan nous raconte aussi ses histoires d'enfants, en nous expliquant comment sa mère avait quitté son père alcoolique et violent.

Samedi 18 : Chacun se lève à son rythme et nous prenons la route en direction de Fort-Mahon dans le but de voir la mer. Hafida trempe les pieds dans l'eau et tout le monde est surpris de l'intensité des rafales de vent qui balayent la plage. Après la balade, nous allons déjeuner au restaurant : moules frites au menu. Une fois de plus, je suis frappée par le plaisir partagé d'etre ensemble autour du repas. Marie, une patiente schizophrène délirante et souvent  persécutée, est de bonne humeur, elle rit et plaisante avec tout le monde ; Juan toujours aussi  heureux, parle à tue-tête. Nous remarquons le courage de Mickaël qui, malgré ses difficultés pour marcher, suit le groupe sans se plaindre pendant balade le long de la baie.  Nous reprenons la route pour Naours pour visiter une cité souterraine, moment surprenant pour tous, mais très agréable et intéressant.
A notre retour, tout le monde est epuisé mais heureux, Juan est toujours aussi en forme, chante tout au long du trajet, Hafida qui est assise près de lui en prend plein les oreilles. Patiente, elle fini même par en rire et elle se moque gentiment des fausses notes du ténor. La soirée se termine autour de la télé.

Dimanche 19 : Après le petit déjeuner tout le monde s'affaire pour le grand ménage. Apres avoir remis les clés au propriétaire, les clubbistes échangent  un moment avec lui au sujet du cheval que Juan a rebaptisé Choupi. Et c'est le retour sur Paris après un pique-nique dans un petit village au bord d'une rivière.

Tout au long de ces 3 jours, j'ai redécouvert chaque patient :
MICKAËL m'a surpris par sa gentillesse et sa générosité. Très discret et peu bavard d'habitude, il a essayé de discuter et a fait preuve d'humour, un angle sous lequel je ne le connaissais pas.
DANY, que je sais tatillon sur l'organisation des horaires et dont l'angoisse lui fait poser à plusieurs reprises les mêmes questions, a su se contenir et nous faire confiance. J'ai eu de nombreux échanges avec elle.
MARIE, qui souvent se sent très persécutée au foyer et rechigne toujours quand on lui demande un coup de main au foyer, a été charmante, très souriante, elle a discuté et rit durant tout le séjour ; c'était un plaisir de partager ces moments avec elle et de la voir aussi bien.
JUAN, très actif dans les temps d'achats et de courses, a été extrèmement jovial et enchanté par toutes les activités proposés. Il a énormément parlé, prenant parfois un peu trop de place.
HAFIDA, charmante comme à son habitude, s'est souvent mise à l'écart, en retrait, mais cela ne l'a pas empêchée d'en profiter.

La bonne humeur entre les patients et l'ambiance chaleureuse de ce séjour ont été un plaisir et l'occasion d'approfondir les liens avec les patients. Partir ces quelques jours, est non seulement le moyen de quitter Paris mais c'est surtout la possibilité de sortir du quotidien instauré au foyer, ce qui m'a permis de mieux connaitre certains patients, de découvrir une autre facette de leur personnalité.

... Voila ce compte-rendu, alors quand vous croisez un groupe de personnes un peu hétéroclite en vacances, regardez-les et constatez qu'il n'y a pas beaucoup de différences entre ce groupe et des amis classiques qui prennent du plaisir à passer du temps ensemble.

mardi 12 juillet 2011

Brèves de Clubistes...

Echanges houleux autour d'une cigarette...
Monsieur B. ne vas pas bien du tout. Totalement persécuté par tout et par tous, il tient des propos délirants sur la condition des femmes. Mais il reste correct pour le moment. Parfois, il va loin en paroles et ses propos peuvent choquer. Mais aujourd'hui, même si l'échange est houleux et que les joutes fusent, il parvient à se contenir...
Pour sa part, et comme souvent d'ailleurs, Albert prend les propos de Monsieur B. au premier degré. Alors il s'énerve un peu et hausse le ton. Il aspire très fort sur sa cigarette et recrache toute la fumée par les narines. Il fait comme un dragon ! On dirait qu'il veut impressionner Monsieur B.
En écrasant sa cigarette, Albert lance à Monsieur B. droit dans les yeux et dans ses bottes : " Toi, t'as rien compris au filles ! C'est pas les femmes qui se mettent à creux-pie ! C'est les hommes qui se jettent à genoux d'vant elles !"
Monsieur B. : " A creux quoi ???!!!"
Albert : " A creux pie j'te dis !"
Monsieur B. fait une drôle de tête... Puis, il éclate de rire !
On rigole tous un bon coup, mais Albert part un peu vexé... Il ne s'est pas rendu compte qu'il a réussi à désamorcer une situation qui commençait à être très tendue car Monsieur B. s'auto-alimentait et s'enfonçait dans son délire. Ca risquait d'exploser...
Plus tard, quand je demande à Albert s'il n'est pas trop contrarié qu'on ait rit de lui quand il a déformé le mot "accroupi", il me dit que "non"... Je lui confie que, finalement, grâce à lui, Monsieur B. n'a pas explosé.
Alors Albert me répond : "Nan, mais je sais, j'ai fait exprés je te ferais dire !"
Sacré Albert !!!!!



En cuisine...

On prépare un plat à base de crevettes pour le repas à thème hebdomadaire du Club.
Aymée est aux fourneaux et on est 2 ou 3 à l'assister.
Au moment de nettoyer les crevettes, Vincent fait un pas en arrière : " Ah non, non, non ! Je peux pas écorcher les crevettes, vous savez bien je suis allergique aux poisson !"
" Décortiquer Vincent, pas écorcher !", Aymée le corrige en se moquant gentiment, car on a l'habitudes des néologismes de Vincent.

Une autre fois que Vincent m'a beaucoup aidé en cuisine, et que je l'ai fortement sollicité car nous n'étions que lui et moi pour préparer un repas assez copieux pour une bonne vingtaine de clubistes affamés, après le déjeuner il se plaint auprès d'une stagiaire-éducatrice : " Oh, vous savez à midi, elle m'a fait bavé dans la cuisine Séverine. Elle était speed ! Je devais faire plein de trucs !!! Holala !!! Qu'est-ce que j'ai bavé en cuisine !"

C'est la fin d'après-midi, demain c'est la fête  du foyer, Vincent, (encore lui !!!!) nous rejoint en cuisine, car il a à coeur de nous aider  pour la préparation des brochettes de poulet mariné.
Il nous prévient d'entrée : " Il faut pas qu'on se rate, hein !"
On est trois en cuisine, on discute de tout et de rien en piquant la viande et les légumes qui ont marinés toute la nuit. On a les doigts tout gras à la fin, mais on a été rapides. En moins de trente minutes on a fait une soixantaine de belles brochettes !
Vincent est satisfait et fier lui.
En se lavant les mains, il ne manque pas de faire remarquer que : " Demain, il y aura tout le monde pour les manger, mais par contre, là, pour les faire y a personne qui met la main sur la patte !!!"
... La main à la pâte Vincent !...

jeudi 7 juillet 2011

Une journée à la mer

Vincent attend impatiemment chaque année la sortie à la mer du mois de Juillet... Depuis une dizaine d'années qu'il fréquente le foyer et le Club, il ne participe presque qu'exclusivement à cette sortie estivale. Je crois bien qu'en 10 ans, il a dû aller à Honfleur au moins 6 ou 7 fois... Honfleur, l'autoroute de Normandie, la même station service ("celle avec le pont au-dessus d'la route !") où l'on s'arrête forcément, car c'est là et nulle part ailleurs que Vincent s'achète chaque année soit le fameux et incontournable parfum "Monte-Carlo" (qu'on ne peut trouver qu'ici bien sûr !!!) soit une magnifique montre (même pas une rolex !!!).
Cette année il a un peu hésité à s'inscrire...  Le bureau du Club avait décidé de changer de destination pour cette journée à la mer.
En effet, on commence à bien connaître la côte normande (Barneville-Carteret, Deauville, Portbail, Honfleur, Etretat, Fécamp, Granville, Colleville-sur-Mer et les plages du Débarquement), et comme on a commencé à découvrir la Baie de Somme à l'occasion de 2/3 séjours du club, et qu'à l'unanimité, tout le monde a beaucoup apprécié cette nouvelle destination balnéaire, on s'était mis d'accord pour partir direction Berck-sur-Mer, d'autant que le trajet n'est pas plus long que lorsqu'on part en Normandie...
Samedi matin, je gare le mini-bus devant le bâtiment...
Il est 8h45, le foyer est encore endormi. Mais Vincent et les autres plagistes sont déjà là !
François s'est fabriqué un super bermuda en jean's durant la nuit, Vincent a mis sa chemise hawaienne de plage, Maya est en tongs strass et paillettes, et Albert est en mode borsalino-lunettes de soleil (limite mafioso Albert !) Les clubistes-plagistes prennent un dernier petit café avant de prendre la route, on n'attend plus que Aymée, à la bourre comme toujours !   ;o)
9h25, en voiture simone, direction l'A1, l'Autoroute du Nord ! Pas d'embûches en début de trajet : on s'arrête faire le plein, on ne se trompe pas de bretelle de périph', on trouve la bonne autoroute, on est dans la bonne direction : Amiens, Beauvais. L'autoroute est à nous, il n'y a presque personne sur la route. Les bouchons non merci, on a bien fait de pas partir en Normandie pour ce 1er week-end de juillet !
A part un petit incident gastrique en cours de route (au niveau de la ville de Gerberoy d'ailleurs... c'est authentique !), tout se passe bien, même si on sent bien que les clubistes ont quand même hâte d'être arrivé.
Ce week-end, Berck est en liesse ! C'est le "Berck Country Rock Festival", avec défilé de voitures américaines et rassemblement de motards en Harley-Davidson !!! On en a croisé plein à l'entrée de la ville en arrivant ! On trouve facilement une place de parking sur le front de mer, il fait beau, plein soleil, mais Aymée trouve que "la brise marine est encore un peu fraîche"....
On se trouve un ptit restaurant (pas complet ! surtout quand on demande une table pour 9 !), avec une terrasse abritée du vent. Photos, on porte un toast à cette petite escapade, la commande prend un ptit moment, mais le serveur est sympa et ne nous en tient pas rigueur, puis c'est un défilé de crevettes, moules-frites et entrecôtes !
Une fois bien repu, direction la plage. On étale des draps dans le sable, certains clubistes s'installent pour entamer une petite sieste digestive, Lisa et Albert commencent à s'entrainer au möllky finlandais (un nouveau jeu que le club a acquis récemment, une sorte de pétanque scandinave mais en bois !), les plus courageux foncent vers le rivage. La marée est en train de descendre, on est bien les pieds dans l'eau. François trouve qu'elle est "vachement bonne pour la saison ! Ca donne envie de s'baigner tout entier", mais François n'est pas suffisamment téméraire pour s'aventurer dans les flots de la côte d'opale.
Aprés 2/3 parties endiablées de möllky pour les uns et une bonne sieste pour les autres, on a même le privilège d'assister de la plage à un défilé de Harley sur le front de mer.
L'après-midi touche à sa fin, on passe prendre un petit rafraîchissement dans un snack avant de prendre la route du retour.
Durant le trajet vers Paris, petite sieste générale au fond du mini-bus. A priori, les clubistes ont passé une bonne journée, on a bien rit et bien mangé.
Monsieur G., nouveau résident du foyer et très discret et en retrait, nous a confié que "ça fait quand même du bien d'oublier un peu ses problèmes !"

Cette journée a donc tenu ses promesses !!!!!

dimanche 3 juillet 2011

La fete du foyer

Le 23 juin, nous avons organisé la 2e fete du foyer, cela ressemble à une kermesse avec des jeux, des lots à gagner et un buffet digne d'un mariage princier.
Le matin c'est le loto et l'après midi c'est les jeux de chamboule-tout, de fléchettes, de pesage d'un panier à gagner, de gobelet qui coule et on va en inventer d'autres pour l'année prochaine.
Certains esprits chagrin peuvent dire que cela fait kermesse d'ecole primaire ou de colonies de vacances, nous on préfère comparer au fetes de village ou tout le monde participe.
Les rapports entre les soignants et le personnel changent pour cette journée, nous ne sommes plus  des soignants parlant de leur symptomes ou angoisses, nous sommes des participants qui essayent de gagner des lots.
De vrais sourires éclairent des visages, on s'amuse beaucoup et j'ose émettre l'hypothèse que quand j'ai perdu au fléchettes ou au pesage de panier, Patrick et les autres ne m'ont pas seulement vu comme une infirmière mais comme une joueuse acharnée déçue de ne pas avoir gagné mais qui a pris beaucoup de plaisir a participer.
 J'ose aussi espérer que pendant ces quelques heures leurs voix se sont mises en sourdine et que leurs angoisses étaient moins présentes

la fresque

On accueille au foyer des stagiaires éducateurs spécialisés, généralement 5 par an pour des stages longs ou courts. Il y en a une qui est douée en dessin, alors l'idée est venue de faire une fresque à base de peintures et de collages pour décorer le foyer.
Nous n'avons jamais été au foyer très friands d'activités manuelles, cela rappellant à certains les ergothérapies de l'hopital ou les patients collaient, peignaient, faisaient de la pate à sel et de la poterie à longueur d'année comme des machines automatiques et bien réglées sans possibilité ni propositions de faire autre chose. On a quand meme voulu essayer.
On a vu arriver environ 10 résidents et clubbistes pour coller, découper, peindre, enthousiastes à l'idée de cette fresque à accrocher au mur. La stagiaire n'a pas eu de mal à tout gérer. En 10 séances tout était fini et on a suspendu une fresque de 2m sur 5m pleine de couleurs, de pensées, de collages, de dessins à l'intérieur de laquelle on découvre un nouveau détail à chaque fois qu'on la regarde.
C'est inestimable la fierté que les créateurs éprouvent à chaque fois qu'une personne complimente ce tableau  en passant devant